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lundi 11 février 2013

Ironie d'Hollande

Extrait , page 192, du livre de Binet sur Hollande.

J'ai noté ça chez  lui : ce qu'on prend trop souvent pour de la jovialité masque  une ironie fondamentale dont il ne se départit que dans des circonstances  exceptionnelles,  quand la gravité du moment I'exige. II y a très souvent  dans sa voix, pour qui y prête attention, l'indice  d'une  distance à soi-même et aux événements  que je n'ai pas observée chez les autres,  comme l'aveu qu'il n'est pas dupe de toute cette comédie  humaine dans laquelle pourtant il  a voulu jouer un rôle de premier plan. Bien sûr, tous les hommes  politiques que j'ai rencontrés jusqu'à  présent  sont capables  de plaisanter,  même Valls, et ils savent  aussi faire preuve de recul, ne serait-ce que pour faire face à la défaite, mais il ne s'agit pas seulement  de ça. Il me semble que parmi les candidats, c'est le seul qui se permet d'être au second degré en public. Tout le monde  s'interroge sur la nature profonde de cet homme impénétrable(<<  Personne  ne peut dire qu'il connaît  Hollande  >>) mais si moi je devais le caractériser,  je dirais ceci  : Hollande est un homme ironique.
Pas la grosse  ironie qui tache par peur de ne pas être comprise  mais une ironie de fond, comme  on dirait un bruit de fond, discrète,  parfois presque imperceptible.  Cela, à bien y réfléchir, me semblé  formidablement  handicapant  pour se faire élire : le peuple, quelle que soit la façon dont on I'envisage, dans sa version  veaux à la de Gaulle  ou dans sa version noble à la Hugo, me semble, d'une manière générale, plutôt réceptif au premier degré. Remporter  l'électlon présidentielle malgré  ce fond d'ironie irréductible n'en serait qu'une  performance  plus grande, à mon avis. 

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