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dimanche 7 avril 2013

Après le livre, de François Bon



Un livre  qui se lit facilement, car on suit la pensée de François Bon qui court, qui cavalcade en courts chapitres. Mais je ne sais pas quelles conclusions tirer de ce livre.
L'auteur est un pionnier dans l'édition numérique. Il est convaincu que le laboratoire de la littérature d'aujourd'hui se fait sur le web. Et que l'acte de lire se fait aussi bien sur une liseuse que sur une tablette. Quand on suit son blog au quotidien, on n'est pas dépaysé.
En lisant ce livre, j'ai traversé les siècles, j'ai rencontré Balzac dans une diligence, Dürer et l'image du rhinocéros, Mallarmé qui mettait des bouts de notes dans une boîte à biscuits, sans compter sur la place indispensable que François Bon donne à Kafka et à Walter Benjamin. Ces chapitres instructifs sur ces auteurs d'hier alternent avec ceux sur les obsessions actuelles de François Bon pour le web et l'édition numérique, notamment les flux RSS dont on a beaucoup parlé ces derniers temps avec la disparition programmée de Google Reader.

C'est le livre d'un intuitif passionné qui passe en revue les mutations de la chose écrite, le rouleau, l'argile sur les tablettes, puis l'imprimerie. J'en ai retiré une impression un peu décousue, en ayant l'impression de lire une mise au propre d'articles de blog plus qu'un livre pensé comme structure. Quand on est familier du blog de l'auteur, cela ne pose pas de problème, il prêche un convaincu mais je me demande ce que peut penser de ce livre quelqu'un qui partirait de zéro sur le sujet.

Au fond, le problème, c'est peut-être le titre: Après le livre. On a davantage affaire à  un état des lieux  du livre à un moment donné, en 2013, de la façon dont on lit (sur papier, livre de poche, livre broché, livre acheté, livre emprunté, livre numérique, sur liseuse à encre électronique ou sur tablette...) qu'un vaste aperçu historique. Pour cela, il y sans doute d'autres auteurs, des historiens que cite d'ailleurs Bon, comme Robert Darnton, Roger Chartier.

Bref, paradoxe de ce livre: c'est un bon complément du blog Le Tiers Livre, de François Bon. C'est peut-être cela, la mutation numérique: certains livres ne peuvent plus se lire "seuls".
- Le Tiers Livre de François Bon.
- Twitter de François Bon
- L'éditeur en ligne Publie.net, le contemporain s'écrit numérique

Comment je l'ai lu: j'ai bénéficié de l'abonnement à la médiathèque numérique du 77. Ensuite, j'ai un peu triché, ne voulant pas le lire "en streaming" sur mon écran d'ordinateur, j'ai fait des copier-collé dans un traitement de texte pour ensuite l'envoyer en .rtf sur mon kindle. Le lecteur s'adapte...

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