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dimanche 16 mars 2014

Illusion perdues 6, les souffrances de l'inventeur

Journal d'un lecteur
Illusions perdues, d'Honoré de Balzac
NB: ce billet dévoile des éléments de l'histoire. 
Troisième partie, il reste 30 % à lire sur la liseuse. Et ça va aller vite car dès qu'on entre dedans, on ne lâche pas l'histoire.
Lucien Chardon revient à pied

On enchaîne avec Lucien qui revient piteusement sur Angoulême et apprend la situation de son beau-frère: menacé de la prison à cause de traites impayées venant de Paris, c'est-à-dire les faux que lui, Lucien a fait ! Il se sent au bord de mourir, mais quand le médecin l'examine, il lui préconise un bon repas...

D'Arthez, lettre à Eve: « Lucien est une harpe dont les cordes se tendent ou s'amollissent au gré des variations de l'atmosphère. »

Les ennemis du couple Séchard à Angoulême:
- le grand Cointet et ses verres de lunettes bleus qui rendent son regard impénétrable...
- Petit-Claud l'avoué de province (longue disgression de Balzac sur la différence avoué de province et avoué de Paris) dévoré par une corrosive envie de parvenir.
- Le père Séchard et sa figure violacée d'ivrogne qui se transforme presque en personnage comique.
Trois hommes, trois cupidités ! Mais trois cupidités aussi différentes que les hommes. 
Et ajoutons:
- Cérizet, le loulou parisien adopté par David et qui l'espionne pour le compte de Cointet.
- Et Lucien bien sûr, on a envie d'hurler à sa bêtise. Revenu vers sa sœur, alors que son beau-frère poursuit clandestinement ses expériences, « ...aimé "quand même" comme on aime une maîtresse malgré les désastres qu'elle cause ». Que lui faut-il à Lucien ? Des beaux vêtements pardi ! Pour paraître dans le monde, pour éblouir la préfète Louise de Bargeton...Lucide tout de même: je suis l'être fatal de notre famille. 

Au moment où il va se tuer, il rencontre un voyageur vêtu de noir, Carlos Herrera (Vautrin). Il va vendre son âme au diable au lieu de devenir "un cadavre introuvable dans un profond lit de vase."

David, dit "le Naïf"par ses adversaires, cherche le secret d'un papier révolutionnaire. Ils veulent tous son secret. Il passera 20 jours en prison à cause de leur complot.
Que va-t-il leur arriver ? Le bon, le courageux David Séchard et sa belle épouse, épaulés par les dévoués Kolb et Marion réussiront-ils à se dépêtrer de tous ces adversaires, les comploteurs, les traîtres....et Lucien...

D'ailleurs, la tension est trop forte, j'ouvre le livre papier et je vais voir la fin...Ouf !

J'ai fini le livre hier soir, impossible d'en laisser. C'est immense. Je ne regrette pas d'avoir acheté le livre papier, j'ai lu en numérique, mais je consulterais et relirais des passages sur le livre papier.  Et puis l'avantage d'avoir l'appareil critique et les notes.
On a plein d'images dans la tête. Ces portraits incroyables, ces tableaux saisissants, ces bonheurs de phrases.

En conclusion, citons le début  de l'Introduction de Philippe Berthier, universitaire.
« Trois roman en un seul, dont la rédaction s'étale sur sept ans (1836-1843) : Illusions perdues intimide d'abord par ses proportions, par l'importance aussi que lui attribuait Balzac lui-même au sein de La Comédie humaine (l'oeuvre capitale dans l'oeuvre), par le nombre et le poids des enjeux soulevés (confrontation morale de la province et de Paris, étude d'un couple, analyse du fonctionnement de la librairie et de la presse, exposé technique des problèmes industriels, méditation sur les obstacles auxquels se heurte le génie, dénonciation de certains abus juridiques, et bien d'autres aspects encore, qui veinent la pâte romanesque, tour à tour ou en même temps, de psychologie, philosophie, poésie, sociologie, économie, politique, droit financier...) au point que certains ont quelque peine à en ressentir l'unité, pourtant réelle, mais donnée dans l'enchevêtrement mouvant, ou la complexité prismatique, d'un morceau d'univers saisi, écrit, offert à lire dans une fondamentale multidimensionnalité. »








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