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dimanche 26 avril 2015

La surface de réparation d'Alain Gillot (et rencontre)

Alain Gillot  La surface de réparation  (Flammarion) 2015





Un téléfilm efficace qui utilise les codes éprouvés du conte, c’est ce qu’on pense en lisant le premier roman de Alain Gillot. Sans doute parce que c’est écrit « scénariste » sur le 4è de couverture. 

Ça raconte l’histoire d’un homme, Barteau, qui entraîne l’équipe des cadets de Sedan. Sa soeur débarque à l’improviste en lui demandant de s’occuper de son fils, Léonard, 13 ans. « Il est ailleurs, c’est tout » dit la soeur, pour décrire cet enfant un peu bizarre, qui a la boîte crânienne d’un adulte mais posée sur un cou d’enfant, et qui ne vous regarde jamais dans les yeux. 
Débute alors le lent apprivoisement mutuel du célibataire endurci qui a choisi d’assumer sa condition de solitaire « Pourquoi avais-je tant de mal à me lier à quelqu’un ? » et le jeune garçon monomaniaque qui dort beaucoup. Barteau, le narrateur, est aidé par son expérience d’éducateur, « ...même s’il avait l’air particulier, Léonard se rapprochait d’un certain type de joueur. Ceux qu’il ne fallait surtout pas forcer. » Car il va emmener Léonard avec lui, et va essayer de le faire jouer avec ses cadets. Les résultats seront étonnants...

Ce que j’en pense: au départ, l’amateur de pure littérature se dit « ça casse pas trois pattes à un canard » et, au final, on referme le bouquin avec des images dans la tête, celle d’un gamin pataud mais génial dans les cages d’un terrain de foot, celles d’une mère limite irresponsable qui s’emmanche toujours dans des combines où elle va s’endetter. Et, comme dans tous les contes, il y a la fée, qui prend les traits d’une pédo psychiatre. Son passé, révélé en une page, lui donnera une autre dimension. Le style sobre, tout en retenue, est là pour servir l’histoire et tout sonne juste. 

Flammarion a envoyé le roman à une trentaine de blogueurs inscrit sur le réseau Babelio et nous avons rencontré Alain Gillot mercredi 22 avril dans leurs locaux neufs et moderne, au 4 è étage de la rue des Frigo, 13è. Gueule de baroudeur, décontracté dans ses basket, Alain Gillot parle facilement, et on sent que ça pourrait durer des heures. Modestie de l'artisan, expérience de l'homme qui a voyagé, vu des ethnies, ce fut un moment revigorant. Compte-rendu très complet sur le blog de Babelio. 

Ce que je retiens dans sa manière d’écrire, c’est qu’il fait un plan très précis à l’avance et c’est sa méthode depuis qu’il vit de l’écriture, l’écriture en tout genre, depuis toujours. Il faut aller vite, être efficace. Il s’est d’ailleurs défini comme “constructeur“ et ça lui va bien, l’efficacité du roman vient surtout de son architecture, de sa trame très bien définie. Le classicisme du conte. 

Source de l'image, le blog de Babelio



lundi 20 avril 2015

Nous cheminons entourés de fantômes...

Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués. Jean-François Vilar, points Seuil, 1993. 

 Ce titre poétique m’a longtemps fait rêver, quelques critiques en disaient beaucoup de bien. Jean-François Vilar est mort l’an dernier à 66 ans. 
Il était une fois en France, à Paris, un homme qui revenait de mille jours de captivité, une prise d’otage. Victor Blainville rentre au pays, dans son Paris entre présent et passé. Son appartement est vide parce que pendant sa détention il a été victime d’un cambriolage. 

Il y a les personnages du présent, Laurent le flic mystérieux, Alex le compagnon de captivité dont la mort brutale pose question, Solveig la mystérieuse journaliste d’origine tchèque, et Blainville qui rêve de Prague, Abigail la maîtresse d’Alex, son père qui a connu des personnages du passé, il y a le patron de presse amis d'enfance, tout un réseau de personnages désabusés qui se croisent, couchent ensemble...Et puis il y a les personnages du passé qui viennent les supplanter, Breton revenu du Mexique, Katz et le mystérieux Jacques, Mina et Félix, Hitler qui avance ses pions...On apprend beaucoup de choses sur le passé, Léon Sedov le fils de Trostsky, l’influence d’André Breton, la place du communisme en période d’avant-guerre. Il y a ce vagabond qui attend dans les rues, que le narrateur retrouvera même à Prague...

Style un peu répétitif qui laisse des images dans la tête. On sent que Vilar n’a pas envie de finir son roman, il n’a pas envie que son histoire se termine, il veut nous en apprendre encore plus sur Trotsky qui va se faire assassiner, sur la mort mystérieuse de son fils en France, l’opposition entre staliniens et trotskystes en France... Sa sobriété l'air de rien, l'errance de son héros principal qui ne sait plus qui a fait quoi, pour de vrai, pour de faux, dans le passé, dans le présent, a-t-il la victime d'une expérience...
Ce n’est pas vraiment un polar mais un roman de la désorientation, une expérience borgésienne, un jeu de tiroirs, des personnages dont on ne se méfie pas mais qui ont tous quelque chose à cacher. 



D'abord, je vous ai pris pour un rêveur, puis pour un ahuri. Après, je me suis dit que vous cachiez sacrément votre jeu. Quel est votre jeu ? Je dois reconnaître qu'avec vous on ne s'ennuie pas. Ce n'est pas tous les jours qu'un otage libéré se fait agresser par une bande de skins fascistes que met en déroute un ancien garde du corps de Léon Trotsky. 


mercredi 15 avril 2015

ADG La marche truque...

ADG La marche truque... (Série noire, 1972)


Plaisir d’une langue charnue, toujours surprenante. 
Au fond l’histoire n’a pas vraiment d’importance, la cavale de nos deux gars est un prétexte pour brosser la France des années 70, les barbouzeries, les achélèmes, le ouisquie qu’on boit, les bitenicks dont l’anar de droite se moque et les méchants qui semblent sortis des Tontons flingueurs (Le Marquis, Gros poussin et les autres...)

Au cours d’un transfert de prisonniers, Thierry Bernard, maquereau de son état « je vis du pain de fesse », profite des libérateurs de Daniel Douet, dit la Gamberge, emprisonné en haute surveillance, et qui a eu sa tête en une sur tous les journaux. Daniel échappe aux libérateurs qui en veulent à ses documents politiquement compromettant, son gage de survie (DOCUMENTS = VIE) , en emmenant avec lui Thierry. Les deux hommes se retrouvent ainsi dans Paris, en cavale...Deux hommes très différents et qui vont devoir s’entraider. Ils crèchent quelque temps à Paris puis sont obligés de fuir. 

ADG nous fait très bien ressentir le plaisir de se sentir libre et anonyme dans la capitale:

« Le ciel à Saint-Germain, je sais pas pourquoi, il a pas la même couleur qu’ailleurs. Ça doit venir de la poésie. Ça bringuebale de-ci, de-là, avec des cahiers sous le bras, cheveux au vent, une attitude : comme c’est les vacances, on pige pas l’air « laborieux-décontracté » que ces poètes de bistrot arborent en permanence. Ce qui me surprend, c’est le nombre de cars de flics qui stationnent, comme des monstres guettant, prêts à les avaler, des cargaisons de chaperons rouges. Y’a pourtant pas moyen de faire autrement, question de se changer et de souffler un peu, je vois que mon studio de la rue du Pré-aux-Clercs. »

Daniel vu par Thierry : Ce type était bizarre, sympathique, mais fermé comme une huître. Sans doute le régime de haute surveillance. 
Thierry vu par Daniel: il est jeune, grand, blond, avec cette tête de baroudeur que Daniel adolescent admirait et que, malgré toute sa vie agitée, il n’a jamais pu avoir. 

Le ton gouailleur, l’usage immodéré de l’argot donne l’impression de suivre les aventures de deux évadés façon pieds nickelés. Sauf qu’un meurtre cruel va toucher au coeur un des deux héros et que les méchants seront punis par la torture. Bref on est trompé par ce ton à la Audiard qui laisse à penser que rien n’est vraiment grave alors que le roman glisse petit à petit vers une dureté et une mélancolie qui lui donne toute sa force. Et puis il y a le verbe d’ADG, son vocabulaire et son sens de la formule. 

La nuit était tombée comme une règle d’acier sur les doigts d’un cancre. 

Ça ressemblait à l’antre du savant fou dans les films d’espionnage en couleur. 

Vers minoïe, on est descendus comme des queues d’ombre, attentifs aux moindres recoins d’escandins .

Le cachot, c’est comme toutes les misères, on les surmonte avec les belles images du passé et les plus chouettes encore de l’avenir. 

Le cirque: « J’avais fait le jacques mais j’étais jouasse de travailler là-dedans. Enfant, je passais des heures à la ménagerie, au zou comme ils disent maintenant, on se demande bien pourquoi, à guetter le départ des fauves par le tunnel, à tenter d’apercevoir la piste par l’entrebâillement de « l’entrée », à être curieusement déçu quand les écuyères, les trapézistes, les clounes et tous les chamarrés de l’escouade battaient de la semelle devant leurs caravanes, mégot au bec, engoncés dans des peignoirs sales, leurs merveilleux costumes vus de près étaient ternes, un peu craspects, les lèvres des femmes débordaient de rouge et les hommes paraissaient de chétifs et insignifiants personnages. »


Comme j’ai beaucoup de retard sur ce blog, c’est une façon d’expérimenter comment les livres survivent en mémoire. J’ai lu la marche truque il y a un mois et demi et j’en conserve un bon souvenir, une belle vision. Le contrat « polar » est respecté et on a en plus un style inventif qui donne envie de souvent citer. Belle découverte d’un auteur qui sent le souffre...

samedi 11 avril 2015

Les décisions absurdes 2: passionnant et essentiel !

Christian Morel    Les décisions absurdes 2 (Gallimard) 2012 
Deux tomes disponibles en folio Gallimard


A partir du moment où nous agissons, nous commettons des erreurs. Chaque jour, on peut se dire « zut, là, j’ai oublié ça », « J’aurai pas du dire ça », « J’ai pas fait attention ». Nous sommes faillibles, notre capacité d’attention est beaucoup plus limitée que nous le pensons. De plus, nous sommes soumis aux règles hiérarchiques. Si un chef, ou quelqu’un qui nous domine socialement prend une décision, oserons-nous la remettre en cause si nous savons en notre for intérieur qu’il s’agit d’une erreur ? 

Seulement voilà, il y a des domaines d’activité où la moindre erreur se paie cash. Si vous êtes pilote d’avion, si vous êtes marinier dans un sous-marin nucléaire, si vous êtes chirurgien, la « petite erreur » se paie en centaine de morts, en risque de guerre et de contamination, en intégrité physique corrompue ou infection nosocomiale. 
Alors ces organisations à haut risque ont du apprendre à développer une culture de haute fiabilité, elles se sont améliorées de décennies en décennie, en réfléchissant à leurs erreurs et souvent en s’inspirant les unes des autres. La plus fiable servant de modèle, de base. 
La check list de l'aéronautique a inspiré la chirurgie et évite des milliers de morts par an


On voit notamment dans ce livre comment la Nasa a du s’inspirer de la fiabilité de l’aviation de ligne après les explosions de Challenger. Comment la chirurgie a mis un temps fou à s’améliorer, à casser des habitudes anciennes pour adopter l’habitude évidente ( mais coûteuse en temps) de la fameuse check list. 
«  Les organisations à haut risque, comme la marine nucléaire et, surtout, l’aviation civile et l’armée de l’air, offrent de nombreux exemples de prise en compte systémique des erreurs pour progresser. »
« Les métarègles de l’aviation appliquées à la médecine de pointe ont révélé leur stupéfiante efficacité. »

Là où on se sent plus intelligent en lisant ce livre, c’est que ce sont souvent des idées contre-intuitives. Exemple: le concept de non-punition. Si un pilote d’Air France fait une erreur en vol, au décollage ou à l’atterrissage, il ne risque aucune sanction ! Cela nous semble fou, n’est-ce-pas ? Mais il a le devoir de signaler son erreur, elle est enregistrée de manière anonyme, et la longue suite de signalements d’erreur permet petit à petit d’améliorer le système. Et on connaît les statistiques: ça fonctionne parfaitement, même si chaque crash d’avion nous tétanise quand les médias donnent (et amplifient) la nouvelle.  Nous avons profondément intégré l’idée que les fautes doivent être punies, nous sommes imprégnés de la civilisation judéo-chrétienne qui veut qu’il y ait un coupable. Nous évoluons dans une société judiciarisée, où les grands procès font la une de l’actualité. Autant de concepts qui structurent notre psyché et  nous bloquent dans le conformisme. 

SOURCE

Christian Morel retrace l’historique de toutes ces procédures. L’auteur a exploré son sujet en long et en large et nous fait partager ses expériences, cela va du chef d’Etat-major de l’armée de l’air française à un entretien avec Thierry Lhermitte. Pourquoi le Pierre Mortez du Père Noel ... ? Parce que l’écriture collective de la troupe du Splendid a prouvé sa qualité dans le temps grâce à quelques règles que l’auteur désigne comme métarègles de fiabilité: 
  • un principe d’unanimité absolue, 
  • la collégialité 
  • et un processus contradictoire fort. 


Il s’est aussi immergé dans son sujet en embarquant dans un sous-marin nucléaire, à la fiabilité reconnue. Il voit les officiers retirer leurs galons et appliquer la hiérarchie restreinte impliquée. Encore une idée contre-intuitive battue en brèche, celle du chef tout-puissant, qui a toujours raison. Et qui explique sans doute une affaire comme Bygmalion, les politiques n’avaient sans doute pas l’intention de frauder, mais une longue chaîne de silences, de soumission au chef a provoqué le scandale. 
Dans un sous-marin nucléaire, on ne peut pas se permettre de ne pas écouter un mécanicien. De même, il y a un processus d’apprentissage en continu: 
« Dans le sous-marin, le PCNO (poste central navigation et opération), qui regroupe toutes les activités et fonctions essentielles (barre, périscope, écoute et analyse, sécurité, centrale à inertie, armes) est à la fois un lieu de forte socialisation, où des acteurs de tous grades se retrouvent dans un espace minuscule pendant de longs moments et échangent, et d’apprentissage intensif sur le tas.  »


Résumé de ces fameuses règles: 
- La check-list  (même si elle «surprend par sa dimension élémentaire, presque enfantine.. »)
- L’effacement de la structure hiérarchique ou hiérarchie restreinte impliquée
- Valorisation de la fonction d’avocat du diable: la procédure contradictoire stimule l’examen critique et freine le conformisme.
- Ne pas hausser le ton devant une erreur (concept de non punition)
- Communication explicite et redondante: on s’exprime à haute voix et on répète le message. « Le renforcement linguistique est un cercle vertueux car il déclenche d’autres échanges d’informations »
- Laisser du temps pour faire reposer la décision
SOURCE


C’est un livre passionnant. Ces idées novatrices méritent d'être connues de tous.  Il montre également l’impact de deux matières de sciences humaines, psychologie sociale et sociologie dans l’amélioration de disciplines techniques et scientifiques. En médecine, la formation aux facteurs humains a fait baisser la mortalité chirurgicale de 50 %. En aéronautique, il y a une formation obligée à la sociologie et à la psychologie. On comprend et on évite des erreurs cognitives comme la fixation sur la cible ou polarisation (on s’engage dans un processus et il est difficile de faire marche arrière), l’effet dévastateur des suppositions silencieuses (on aurait pu éviter l’accident mais on a pas osé parler pour ne pas s’isoler du groupe. Chacun cherche à supputer ce que pensent les autres), les biais de confirmation ( on retient uniquement informations et arguments qui confirment notre opinion). 
Difficile de résumer un tel livre car on a envie de le piller et de le citer sans cesse. 

Note : j’ai lu Les décisions absurdes tome 1 il y a plusieurs années. On peut très bien commencer par le deuxième. 

samedi 4 avril 2015

Deux adolescentes dans le cabanon de l'aire de jeux au-milieu des pétales de rose et du sang...


Jeunesse désenchantée à Berlin


Stefanie de Velasco      Lait de tigre  (Belfond) traduit de l’allemand par Mathilde Sobottke. 

La suite, c’est quand ? Oui, parce qu’en sortant de ce roman, on a vraiment envie de savoir ce qui va se passer pour Nini, Jameelah, sa meilleure amie depuis toujours, Amir, leur copain, petit frère de Tarik et Jasna...ce qui va se passer pour eux dans 5 ans, 10 ans, 20 ans...
Deux filles, la narratrice, Nini, et Jameelah, l’Irakienne qui rêve de devenir allemande, traversent un été de congés scolaires très particulier.
Deux filles inséparables, assises à la même place en cours malgré la vieille Struck, qui habitent le même quartier depuis toujours, avec son aire de jeux où désormais enfants arabes et bosniaque ne se mélangent pas.
Ces deux filles de 14 ans ont pour horizon prochain leur dépucelage. Avec qui ? Nico, Lukas, Fauteuil Roulant ou Siège auto, ce père de famille qui lève deux ados de 14 ans qui jouent aux putes sur la Kurfurstrasse ? En fait, elles ne jouent pas, elles s’entraînent...
« On se fait dépuceler ! Y’en a marre de s’entraîner »
En attendant, elles se saoûlent en buvant du lait de tigre dans les toilettes du lycée, elles vont à la piscine entre amis, elles traitent les vieux schnocks de nazi pour leur couper la chique, elles regardent vivre les adultes autour d’elles, entre la maman qui ne sort plus de son île-canapé et le grand frère de la famille bosniaque qui va commettre un crime d’honneur...Toute une galerie de personnage bien campés qui ont leur rôle à jouer.
Ça pue les canapés millénaires où s'assoient des adultes qui savent toujours tout mieux que les autres, mais qui ont totalement foiré leur propre vie et sont tellement seuls à présent qu'ils sont obligés de se branler tous les soirs.
Elles prennent le bus, croisent régulièrement deux fous Apollo et Aslagon, sorte de personnage sortis d’une pièce de Beckett.
Et, pour invoquer l’amour, se livrent à des sorcelleries la nuit vers minuit. L’heure du crime....Scène cruciale du roman.
«  Je me sens vraiment stupide, à déambuler dans l’aire de jeux toute nue en lançant des pétales de roses derrière moi. Les pétales, ça passe encore, mais chuchoter le prénom, ça craint vraiment. »
Nico est assis sur son BMX, de la fumée monte au-dessus de sa tête. Il sourit quand il me voit arriver et passe sa main sur son crâne rasé qui brille dans la lueur du lampadaire.
Un roman d’apprentissage qui ressemble à une bédé colorée, des scènes brèves comme un découpage de film. Son charme tient surtout du contraste entre la simplicité d’un style très visuel et les choses graves qui s’y produisent, deux gamines qui rêvent de l’Amour mais savent déjà enfiler une capote en la mettant dans leur bouche...

Je suis peut-être trop vieux pour ce genre de roman. Je crois qu’un adolescent qui a moins lu sera davantage marqué.

L’opération Masse critique de Babelio en partenariat avec les éditeurs est une bonne occasion de découvrir des livres qu’on n’aurait jamais lu sinon, par exemple un « roman de filles » écrit par une auteur allemande au nom espagnol...Merci à eux et aux éditions Belfond.